Michèle F. Bédard, alias MF BAE, est une artiste montréalaise ayant participé à plusieurs expositions collectives depuis l’acquisition de son diplôme en arts visuels à l’Université de Concordia en 2012. Son travail est marqué par une maîtrise mélodieuse de couleurs vives et de compositions florales suaves. Sa palette est, pour elle, une source d’expression qui transcende le visuel, désirant saisir l’essence d’une émotion, d’une passion.
Dans le cadre de l’exposition Je suis mirage, l’œuvre White Loops brille par son motif organique illuminé évoquant une explosion de vitalité diluée. Grâce à sa maîtrise des couleurs, MF BAE réalise une toile texturée qui tend vers l’abstraction, tout en évoquant l’expression unique et quintessentielle de la nature ; la beauté fugace et l’instance suprême du végétal. Le centre de l’œuvre se voit dominé par des tons chauds d’orange et de rose qui s’estompent délicatement vers des teintes de bleu et de gris, provoquant ainsi une atmosphère à la fois mystérieuse et chaleureuse. Les vibrations colorées du centre supérieur du tableau sont parsemées de points distincts suggérant des stigmates ou des graines, renforçant l’impression d’une structure florale. Cette recette visuelle évoque une impression de croissance et de mouvement, semblable à une valse flottante. L’application de l’acrylique, avec son flux effervescent et ses nuances ondulées, donne à l’œuvre une profondeur invitant le spectateur à s’immerger dans ce cadre rêveur. C’est alors que l’artiste défie les limites de la matière ; elle invite à réfléchir sur les frontières entre le réel et l’imaginaire, entre le vaporeux et le tangible. White Loops souligne la capacité qu’a l’art à transformer les espaces, mais aussi à interpréter les humeurs, les états d’esprit et les subtilités de l’expérience humaine. Chaque choix de couleur fait écho au rythme intérieur de l’artiste.
Je suis mirage est une exposition qui incite à revisiter ce qui est réel, ou ce qui a été vécu, ce que l’on suppose connaître. Elle interroge la manière dont les apparences sont souvent consenties comme des vérités, ou comment ces évidences peuvent être manipulées ou fabriquées. Les formes fluides et célestes de MF BAE semblent vouloir capturer l’insaisissable, l’incertain, le fuyant : quelque chose qui paraît réel de loin, mais qui perd de sa clarté lorsque l’on s’approche. White loops suggère également l’art comme étant à la fois vecteur et fondateur de nouvelles réalités, ou de nouveaux mirages.